Bonjour à tous, j'espère que vous allez bien !
Dans quelques jours ça va faire 10 mois que je me suis faite opérée de la colonne vertébrale. J'ai beaucoup souffert, aussi bien physiquement que mentalement, mais maintenant je peux vous dire que je commence à revivre.
La plupart des gens autour de moi sont au courant de cette opération, mais ils ne comprennent pas forcément. Il faut dire que ce n'est pas si simple...
Depuis que je suis petite, j'ai une scoliose. C'est-à-dire que ma colonne vertébrale est tordue. Donc ça se voit, c'est moche (pas de vêtements moulants pour moi aha), et ça fait mal.
Alors évidement j'avais droit aux visites chez le kiné 2 fois par mois, et chez ma spécialiste du dos une fois par an je crois.
Et puis il y a deux ans environ, après une radio de contrôle, on s'est rendu compte que ma colonne s'était énormément tordue en peu de temps, malgré le kiné.
J'ai donc porté un corset la nuit, mais il était déjà trop tard.
J'ai dû arrêter l'équitation, au bout de 6 ans, parce que je souffrais trop.
En Janvier 2014, ma chirurgienne m'annonçait :
"Si je ne t'opère pas, à 40 ans tu seras en fauteuil roulant."
Bon bah très bien, opérez moi ! Sauf
qu'il y a des risques.
Risque d'être aveugle, paralysée, insensible au
toucher, risque de faire une hémorragie...
Mais je n'avais pas le choix. J'ai dis "oui".
Ma chirurgienne m'a donc opérée le 27 Avril 2014, peu de temps après mon anniversaire.
Super le cadeau, hein !
J'ai passé une semaine affreuse à l'hôpital. Je ne pouvais pas bouger, encore moins me lever.
Je n'ai pas vu le ciel pendant 5 jours.
J'avais très mal, même avec la morphine.
Et puis je me suis levée. Et là... je n'arrivais plus à marcher !
J'avais un nouveau corps.
Un nouveau corps avec lequel il allait falloir s'entendre.
Déjà, j'ai deux cicatrices. Une longue, qui suit ma colonne, et une petite, sur ma hanche droite.
Et en plus de ça, on m'a donné un nouveau mode d'emploi :
"Alors, maintenant pour te lever tu devras faire comme si, pour t'assoir tu devras faire comme ça..."
Et puis je ne peux plus faire le dos rond. Je suis condamnée à garder le dos droit.
Ce qui m'a fait assez rire, puisque même quand j'ai l'impression d'être avachie sur ma chaise je suis plus droite qu'une danseuse !
Maintenant, ma colonne vertébrale est immobilisée. Elle est presque droite, et elle est maintenue par des barres et des vis en titane.
Des vis qui se voient sous ma peau, parce que je suis trop maigre...
Je souffre de cette maigreur. Pour plusieurs raisons.
Déjà, ils y a les gens qui disent : "Pff, encore une anorexique !" Moi ? Anorexique ?
Je vais peut-être vous décevoir mais je pourrais manger trois assiettes de frites à la cantine, d'accord ?
J'ai tout le temps faim, je mange relativement très bien, j'aime manger, et je ne me fais pas vomir.
Ensuite, ce qui m'énerve c'est les remarques du genre :
"Oh comme elle est mince ! J'aimerais être comme elle."
C'est très gentil, seulement la plupart du temps j'aimerais être comme vous ! Mais les gens ne comprennent pas ce que ça fait d'être limite en sous-poids. Ce n'est pas joli !
Je souffre physiquement de mon poids. Comme je le disais, mes vis se voient. Pourquoi ? Parce que je n'ai qu'un centimètre de muscle et zéro centimètre de graisse entre ma peau et mes vis.
Donc j'ai mal dès qu'on me touche.
J'ai mal quand j'agrafe mon soutiens-gorge.
En cours je dois mettre un coussin sur le dossier de ma chaise pour ne pas souffrir.
Après deux semaines, je suis retournée au lycée. Et les gens ne comprenaient pas :
"Mais pourquoi tes amies prennent ton plateau ? T'es opérée du dos, t'as pas les bras cassés".
Hum. Très bien. Sauf que les bras sont reliés au dos quand même. Tout est lié.
Je n'avais pas le droit de soulever un poids. Pas même une chaise. Donc je ne pouvais même pas rester seule à la maison.
Maintenant j'arrive à soulever un pack de 6 bouteilles d'1 litre, avec les deux bras !
Sur environ 10 mètres. Parce que j'ai mal au dos.
Mais le pire, c'est mes cicatrices qui s'amusaient à me brûler à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.
Maintenant je vais mieux, mais j'ai eu besoin de beaucoup d'aide.
Je commence enfin à accepter cette horrible cicatrice.
J'ai envie de dire à toutes celles et ceux qui sont dans le même cas que moi :
Au bout d'un moment, on s'habitue. Mais je sais que ce n'est pas facile.
Et aux autres, j'aimerais dire :
Si vous ne comprenez pas, au moins ne jugez pas.